The Talkhouse

lundi 8 juillet 2013

Ça faisait un bout de temps que je me demandais ce que devenait l'excellent Michael Azerrad (déjà évoqué ici,  et là-bas).

Aux dernières nouvelles, il y avait About a son, le docu sur Kurt Cobain, basé sur des enregistrements audio du temps où Azerrad suivait Nirvana pour écrire ce qui deviendrait la biographie ultime du groupe.
Puis See a little light, l'autobiographie de Bob Mould à laquelle il a collaboré.
Pour finir, il y avait un blog, aphone depuis septembre 2012, à mon plus grand désespoir.

Je ne le sais que maintenant mais, depuis le début de l'année, Michael Azerrad est sur un nouveau front.

(photo chopée ici)

Il est éditeur en chef du webzine The Talkhouse.
C'est à priori un webzine comme un autre où sont chroniquées les dernières nouveautés musicales du moment.
Mais quelque chose le distingue violemment du reste des webzines.
(je dis violemment parce que le concept est une baffe)

Ce quelque chose c'est que les chroniqueurs sont toujours des musiciens (plus ou moins établis et confirmés).

Ce qui nous donne, par exemple, Bob Mould discourant sur le dernier Phoenix, Lou Reed chroniquant Kanye West, et Buzz Osbourne défendant le dernier Stooges.

Mon préféré reste l'avis de Lou Barlow sur le dernier Black Sabbath (le passage sur le batteur est très bien vu).

Du coup, tous les reproches habituellement destinés aux "mauvais chroniqueurs" n'ont plus lieu d'être.
Finis les "Et lui qu'est ce qu'il a fait comme musique pour se permettre de juger cet album comme ça?".
Terminés les "il raconte sa vie, on s'en fout".
(bien évidemment, ces reproches ne concernent pas nos amis adeptes de la chronique gonzo mais c'est une autre histoire...)

Mieux encore, toutes les petites digressions, les petits apartés subjectifs deviennent, en fait, intéressants : c'est des infos de première main sur l'artiste qui prend le temps d'écrire sur son prochain.

Comme le disait Georges Franju à propos des critiques de cinéma (dans ce livre) :

[...] ce que je trouve dans une critique c'est exceptionnellement le dessin de l'oeuvre critiquée mais toujours un portrait du critique

Dorénavant, grâce à The Talkhouse, ce portrait a un intérêt.
On a maintenant deux bonnes raisons de lire une chronique.


3 thoughts on “The Talkhouse

  1. LaEscoba

    J'avais du retard dans la lecture du blog. Je connais un fan de Bob Mould et de Phoenix qui va être content.
    Super citation de ce Franju que je ne connais pas.

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    1. santiago

      Sur ce que j'ai vu de lui, ya au moins trois chefs-d'oeuvre (mais ça reste que mon avis) :
      La tête contre les murs
      Les yeux sans visage
      Judex (dont cet extrait hanté par la musique de Maurice Jarre m'obsède passablement)

      Répondre

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