We jam econo - the story of the minutemen

lundi 21 mars 2011

Grâce à cet habile  documentaire (pas de voix-off, juste des extraits de concerts et des interviews) sorti en 2005, vous saurez tout sur ce trio originaire de San Pedro (Californie) dont on ne sait habituellement rien : The Minutemen (1980-1985).

(leur morceau "Corona" a été utilisé comme générique pour l'émission débile "Jackass" sur MTV et est souvent repris par Calexico en concert. Ça doit être la plus grande postérité à laquelle ils aient eu droit jusqu'à la sortie de ce documentaire)

We-Jam-Econo

Dans ce DVD, vous aurez leurs débuts (Comment Mike Watt, le bassiste, a rencontré D. Boon, le guitariste, quand ils avaient treize ans? Pourquoi la maman de D.Boon les a encouragés dès le début?).

Vous aurez  la rencontre avec les mecs de Black Flag.

Vous aurez l'ascension vers une certaine forme de succès et de reconnaissance (à leur échelle).

Vous aurez leur fin abrupte avec le décès de D.Boon dans un accident de voiture en 1985.

Vous l'avez vu dans la bande annonce, vous aurez également des interventions de la fine fleur du punk US des '80 :
- Ian MacKaye de Minor Threat/Fugazi/Dischord Records,
- Thurston Moore et Lee Ranaldo de Sonic Youth,
- J.Mascis de Dinosaur Jr,
- Henry Rollins et Charles Dukowski de Black Flag,
- Raymond Pettibon, Spot et divers membres du staff SST,
- Greg Norton de Hüsker Dü,
- Curt Kirkwood des Meat Puppets,
- Jello Biaffra des Dead Kennedys,
- Joe Baiza et Jack Brewer de Saccharine Trust
- et d'autres illustres musiciens (Nels Cline vu chez The Geraldine Fibbers et Wilco, Flea des Red Hot Chili Peppers).

Vous aurez des interviews de Mike Watt et de George Hurley (le batteur) faites au début des années 2000 ainsi que des interviews d'archive des trois membres peu avant la disparition de D.Boon.

Vous aurez leur philosophie, leurs vues sur le monde et les contradictions qui vont avec.

Bref, vous aurez un aperçu de ce que pouvait être la liberté et la création artistique là où elle n'était pas censée émerger (l'Amérique de Ronald Reagan) ce qui, soit dit en passant, laisse un peu d'espoir quant à l'avenir.

Comme le dit Mike Watt, à propos du punk :

Tout le monde ne peut pas être né au même moment. Des gens sont nés avant, d'autres pendant et d'autres vont naître après. C'est une question de circonstance. La vraie question c'est "Qu'est-ce qu'il y a à faire, là où tu es et comment vas-tu le faire?"

Vous aurez également, cerise sur le gâteau, un deuxième DVD avec trois prestations filmées et là, accrochez-vous, parce que, la plupart du temps, c'est intense.
Ça braille, ça va à 100 à l'heure, la moyenne de chaque titre est 1 minute et des poussières (non, c'est pas pour ça qu'ils s'appellent les Minutemen, zavez qu'à voir le documentaire pour en savoir plus), ils se font même cracher dessus par leur propre public.
Leur musique est tellement imprévisible qu'on s'attend à tout moment à ce qu'il y ait un couac (qui ne vient jamais).

Minutemen en concert

Ce que vous n'aurez pas en regardant ces deux DVD, c'est le nom de la musique qu'ils faisaient.

Le minimum syndical, c'est de dire qu'ils sont punks, ça c'est indéniable. Mais je mets au défi quiconque d'écouter les Ramones puis les Minutemen et de dire qu'il s'agit du même genre de musique. Ils ont ajouté quelque chose en plus et ce quelque chose est insaisissable, il ne leur appartient qu'à eux.

Ils avaient vraiment à coeur  de casser le plus de barrières possibles y compris au sein même du punk et des ses chapelles (des allusions au funk, au free jazz, à Captain Beefheart et même au surréalisme sont faites dans le documentaire mais ça ne rend pas bien compte de leur bizarrerie unique).

Rien que pour ça, des gamins en train de créer quelque chose de nouveau sans demander la permission à personne, We jam econo est un documentaire à voir.

Comme un témoignage mais surtout comme un manifeste de liberté artistique.


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