Kurt, par Danny Goldberg

samedi 2 mai 2020

Aujourd'hui, ce maniaque de Santiago va encore parler d'un bouquin sur Kurt Cobain

Cette fois-ci, c'est un des deux bonhommes de l'agence de management Gold Mountain qui s'y colle, Danny Goldberg (l'autre étant John Silva).

De plusieurs années l'aîné de Cobain, Danny Goldberg et sa boîte arrivent dans la vie de Nirvana au moment où le groupe veut quitter Sub Pop et se demande si ya pas moyen de choper un deal avec des majors (circa 1990, après Bleach et avant Nevermind donc). Ça commence donc comme une histoire de gros sous et notre narrateur porte le costume de ce qu'on appelle gentiment les sangsues du milieu corporate quand on raconte habituellement l'histoire de Nirvana.

Autant dire que si certains bouquins présentaient comme intérêt de documenter des facettes inexplorées/underground de Nirvana (on pense notamment au taf de ouf qu'a fait Nick Soulsby), celui-ci va plutôt trouver son équilibre dans l'oeil du cyclone, les années de succès et de scandale 1991-1994.

Ça permet de comprendre un peu mieux le traitement de la tourmente médiatique d'un point de vue "extérieur" à celui du groupe et d'avoir un visage de Courtney Love toujours aussi nawak mais un peu plus présentable que d'habitude.

Au niveau biographique, je suis pas au taquet sur une chronologie détaillée au jour le jour de l'histoire de Nirvana mais j'ai l'impression qu'on apprend pas forcément grand chose et mister Goldberg est suffisamment honnête pour reconnaître lui-même qu'il a pas tout en tête et qu'il a dû appeler des gens ou recroiser ses souvenirs avec des bouquins pour vérifier certains points (à ce titre, la bibliographie en fin de livre est instructive).

J'y au donc plutôt trouvé son intérêt quand il ne parlait pas directement du groupe mais des coulisses du business . Par exemple, je savais pas ce que qu'était qu'un underplay (et pour cause). De même, je comprends mieux comment les Melvins, Mudhoney, Daniel Johnston et Eugenius se sont retrouvés sur Atlantic ^_^

Et c'est intéressant d'avoir un autre son de cloche, même succinct, par rapport au classique de la littérature underground qu'est The problem with music de Steve Albini. Son de cloche de Thurston Moore, excusez du peu. Ça le rend pas définitif pour autant mais c'est intéressant.

Bref, ce n'est certainement pas une biographie de référence ou un ouvrage qui bouleverse ce qu'on croyait savoir. Ça reste un livre témoignage qui a réussi à doser un regard bienveillant avec ce qu'il faut de distance pour ne pas faire de Kurt "un ange". C'est peu de dire que j'en attendais pas autant quand je l'ai ouvert.


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