Parmi toutes les légendes qu'on peut croiser ici bas, s'il y en a un qu'on puisse traiter de "mec qui est pas là pour déconner", c'est bien Mark Lanegan.
Le bonhomme, quelle que soit l'étiquette qu'on lui colle (grunge, stoner, blues, etc...) marche toujours dans l'ombre.
Que ce soit avec les Screaming Trees, en solo, avec les Queens of the Stone Age ou avec Soulsavers, on peut pas vraiment dire qu'il soit là pour faire danser les filles.
Il a bien commis trois albums très chics avec Isobel Campbell à la manière de Lee Hazlewood et Nancy Sinatra mais, même là, il creusait un sillon qui se voulait plus mélancolique qu'autre chose.
Si jamais vous le confondez encore avec Patrick Sébastien, sachez que son dernier album s'appelle Blues Funeral et que le premier single extrait s'appelle The gravedigger's song (la chanson du fossoyeur).
Haha, quel déconneur.
Et, en privé, sa réputation de joyeux drille n'est apparemment pas à faire non plus.
Comme en témoignent ces petites anecdotes made in Joey Castillo, Josh Homme et Zane Lowe.
(j'ai mis le moment où ils s'en donnent à coeur joie sur la caricature, ça part dans tous les sens et ça dure quelques minutes mais c'est bien fendard)
Bref, quand vient l'heure de fêter Noël en musique, spontanément, vous pensez à Tino Rossi ou Dean Martin.
Pas à Mark Lanegan.
Et vous avez bigrement tort, victime de vos préjugés que vous êtes.
(tenez-le vous pour dit : l'habit ne fait pas le moine et un tiens vaut mieux que deux tu l'auras).
Parce que ce gredin vient de nous pondre une tuerie d'album de Noël.
Folk, intense, et dépouillé.
Par contre, il l'a sorti en catimini.
En loucedé.
Pas d'actu qui en parle sur son site.
Pas ou peu de médias qui en font mention dans leurs papiers.
Et en vente uniquement pendant ses concerts.
Bien fait pour tous les simples d'esprit qui étaient au Trabendo le 5 décembre dernier et qui (sanglot contenu) ne se sont pas arrêtés à la table de merch...
(sinon, pendant que je me maudis, sachez que l'album est sur youtube)