Aujourd'hui, Santiago-le-mauvais-fan va vous parler d'un livre portant sur un groupe qu'il est pas loin d'adorer mais pour lequel il a jamais manifesté d'intérêt biographique quelconque.

Ce livre c'est Fool the World. Le groupe en question c'est les Pixies. Et ses auteurs, Josh Frank et Caryn Granz, ont eu la bonne idée d'en faire un bouquin en mode "oral history" (Comme dans "Please Kille Me" par exemple : pas de narrateur, que des interviews découpées et agencées comme si les acteurs de l'histoire se répondaient les uns aux autres...).

De chapitre en chapitre, j'ai donc appris à découvrir ce groupe que j'ai toujours chéri mais jamais vraiment connu. Et leur histoire se lit aussi bien que leurs albums s'écoutent bien.

Comme je ne sais pas trop où vous en êtes dans votre rapport aux Pixies, je vais m'en tenir à mon niveau d'ignorance à moi et vous partager les trucs les plus saillants à mes yeux.

Voici donc en vrac ce que j'appris sur eux

• Death to the pixies, c'est pas juste un nom de compile. C'est surtout un audacieux et semi-racoleur poster, avec Black Francis à poil, qu'ils ont placardé dans tout Boston à leurs débuts pour se faire connaître.
• Le mec qui joue du clavier sur Trompe Le Monde, Eric Drew Feldman, avait sévi dans le groupe du Captain Beefheart, c'est trop la classe ! (il avait aussi fait partie de Pere Ubu, c'est la classe aussi mais le Captain est un de mes monuments préférés)
• Vers la fin, les Pixies ont tourné en tant que première partie de U2 (arg, comme le Velvet Underground)
• Cette place ingrate avait aussi été proposée à NIN et Nirvana (il s'agit du Zoo tour de 1991 pour ceux qui connaissent les tournées de U2). Mais où s'arrête le culot de ces lascars ?
• Kim Deal a accepté la reformation pour que les copains en galère de thunes, notamment Joey et David, puissent améliorer leur ordinaire. Elle est vraiment as-cool-as-kim-deal cette nana <3

Je n'ai pas été surpris d'apprendre les faits suivants

• U2, bien qu'officiellement fans des Pixies, se sont comportés comme des *#& en remplissant des stades et en payant les Pixies 750$ chaque nuit. C'est un à priori regrettable dont j'arrive pas à me de défaire mais c'est exactement ce que j'imagine d'eux quand j'entends ce qu'ils font
• Albini pense que Kim Deal est la meilleure chanteuse du monde (ça me paraît être une évidence)
• les Pixies se sont apparemment officiellement séparés sur un fax de Frank Black

Ce que je n'ai toujours pas compris, même après avoir lu le livre

• Pourquoi "Debaser" n'était pas sorti en single à l'époque (ils l'expliquent mais ça tient pas debout)
• Pourquoi ils ont pas tout défoncé. Une hypothèse émise dans ce livre signale que des clips aussi anti-spectaculaires en pleine époque MTV n'a pas dû aider. Mouais. Admettons...

Quelques citations marquantes

• J Mascis (à propos du fait de continuer un groupe quand les relations ne sont pas au beau fixe) : "I guess you can stay forever like the Ramones and then all die of cancer"
  (ça va sans dire cette réplique énorme gagne encore en puissance si vous la lisez dans votre tête avec la voix Droopy de J Mascis)
• Steve la-grande-gueule Albini (celle-là je la connaissais) : "Their willingness to be “guided” by their manager, their record company and their producers is unparalleled. Never have I seen four cows more anxious to be led around by their nose rings"
• Albini toujours (celle-là je la connaissais pas) : "I later said some unflattering things about the band in a fanzine and to this day I regret having done it. [...] I think that portrays a weak part of my personality at the time"
• Black Francis sur le jeu de guitare de Joey Santiago "He doesn’t have any baggage regarding his guitar playing. [...] He’s the most innocent guitar player. It’s like he has no sin."
  (bon sang, mais oui, c'est exactement ça !)

Bref, c'est une super lecture, merci à Sylvia de m'avoir prêté le bouquin !